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Pauline, je verrai qu'un autre vous possède!
ciel, qui malgré moi me renvoyez au jour, sort, qui redonniez l'espoir à mon amour, Reprenez la faveur que vous m'avez prêtée, 425
Et rendez-moi la mort que vous m'avez ôLée!
Voyons-la toutefois, et, dans ce triste lieu, Achevons de mourir en lui disant adieu ; Que mon cœur, chez les morts emportant son image, De son dernier soupir puisse lui faire hommage 1 430
FABIAN.
Seigneur, considérez...
SÉVÈRE.
Tout est considéré. Quel désordre peut craindre un cœur désespéré? N'y consent-elle pas?
FABIAN.
Oui, Seigneur, mais...
SÉVÈRE.
N'importe.
FABIAN.
Cette vive douleur en deviendra plus forte
SÉVÈRE.
Et ce n'est pas un mal que je veuille guérir; 435
Je ne veux que la voir, soupirer et mourir.
FABIAN.
Vous vous échapperez sans doute en sa présence :
Un amant qui perd tout n'a plus de complaisance;
Dans un tel entretien il suit sa passion,
Et ne pousse qu'injure et qu'imprécation. 440
422. Xipharès dit de même à Monime, qu'il va perdre : Quoi ! j'aurai pu toucher nn cœur comme le vôtre! Vous aurez pu m'aimer, et cependant un autre Poisédera ce cœur dont j'attirais les vœux. (Racine, Mithridate, II, 6.
430. Ces derniers vers sont refroidis par Us termes de galanterie convenue que Sévère mêle à la sincère expression de son désespoir. II se montre ici, non plus seulement l'amant, mais It ■« mourant » de l'auline, comme on disait alors. Avant Boileau, Rotrou avait raillé ces amants langoureux qui meurent par métaphore,
Qui, mourants, languissants, et tout pi es de leur fin,
Ressuscitent le soir de la mort du matin
Tels sont des amoureux les discoars ordinaires :
Ils réclament toujours ces morts imaginaires;
Mais tel. qui nous parait la souhaiter le plus.
Ne la demande point qu'assuré du refus. (6'œur, II, t; Innocentt infidélité, III, 1.)
Voyez, sur ce point, notre Introduction au Théâtre choisi de Rotrou. 437. S'échapper se dit de tout emportement, soit de colère, soit de passion : Je sors, pour ne me point échapper devant vous. (Tu. Corneille, l'Inconnu, IV, 2.)
440. Contrairement à Voltaire, M. Godefroy, dans son Lexique, trouve fort correct et fort noble l'emploi que fait ci Corueille du \wbepousser. En tout uas,
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