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136 POLYEUCTK

L'autre m'obligerait d'aller quérir Sévère;

Je crois que sans péril on peut me satisfaire :

Si j'avais pu lui dire un secret important,

Il vivrait plus heureux, et je mourrais content. 1100

CLÉON.

Si vous me l'ordonnez, j'y cours en diligence.

POLYEUCTE.

Sévère, à mon défaut, fera ta récompense.

Va, ne perds point de temps, et reviens promptement.

CLÉON.

Je serai de retour, Seigneur, dans un moment.

��SCENE II.

POLYEUCTE.

{Les gardes se retirent aux coins du théâtre.) Source délicieuse, en misères féconde, 1105

1007. Voltaire nous apprend que de son temps on ne disait plus quérir. Dès la fin du xvii= siècle (IGOO), Furetière disait que c'était un « vieux mot ». Et pourtant la plupart des grands écrivains du xvii« siècle l'ont employé sans scru- pule. Avec les verbes aller, envoyer, etc., il peut encore s'employer aujourd'hui.

i098. Var. Je crois que sans péril cela se peut bien faire. (1643-1656.)

1101. Var. Puisque c'est pour Sévère, à tout je me dispense.

— Lui-mètne. à mon défaut, fera ta rècompen?e.

Le plus tôt vaut le mieux: va donc, et promptement.

— J'y cours, et vous m'auiez ici dans un moment. (1643-1665.)

1102. A défaut de, faute de, s'emploie très souvent avec un nom de choses; il est plus rare qu'on le trouve employé avec un nom de personne. Cependant Cor- neille et les tragiques contemporains se servent volontiers de ce tour :

Moi-même, rf leur défaut, je serai la eonquéte

De ()nieoni|ue à mes pieds apportera ta tête. (Heraclius, 1047.)

Mon guiile qu'à ce soin, à ijîon rfé/nur, j'emploie

S'écrie, épouvanté, qu'il n'y voit point de foie. (Rotrou, Antigone, V, 6.)

1105. Voltaire rappelle que, dans Saint Genest, Rotrou a imité ces stancM àt Polyeucte. Voici les stances de Rotrou :

Par quelle divine aventare,

Sensible et sainte volupté,

Essai de la f;luire future.

Incroyable félicité;

Par quelles bontés souveraines,

Pour confirmer nos saints propos,

Et nous conserver le repos,

Sous le lourd fardeau de nos chaîne».

Descends-tu des célestes plaines

OtdaDs l'horrev d« nos caolieti*

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