Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/520

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iB« POLYEUCTE

Mais, si j'ose entre nous dire ce qu'il me semble,

Les nôtres bien souvent s'accordent mal ensemble;

Et. me dût leur colère écraser à tes yeux,

Nous en avons beaucoup pour être de vrais dieux.

Enfin chez les chrétiens les mœurs sont innocentes, 1435

Les vices détestés, les vertus florissantes :

Ils font des vœux pour nous qui les persécutons;

Et, depuis tant de temps que nous les tourmentons,

Les a-t-on vus mutins? les a-t-on vus rebelles?

Nos princes ont-ils eu des soldats plus fidèles? 1440

Dans Théodore (26) et Andromède (1081) Corneille dit : le « vouloir » des dieux.

1434. Voyei dans l'Introduction la manière dont le célèbre Earon disait ces Ters.

Itîs, Tar. Peat-être qu'après tout ces croyances publiques Ne sont qa inventions de sages ir'litiques, Ponr contenir on peuple on bien pour l'émouvoir Et dessus sa faiblesse alTermir leur pouvoir. EnQn chez les nlirétiens (I6i3-16il6.)

« Quoique ces vers n'eipriraent que le doute vagup d'ur païen à qui les extra- vagances de sa religion rendaient suspectes toutes les autres religions, et qui n'a- vait aucune connais-ance des preuves évidentes de la nôtre, M. Corneille s'est reproché plusieurs fois de les avoir fait imprimer. ■> (Avertissement de Jolly en tête de l'édition de 1736). On comprend les scrupules qui ont décidé Corneille à supprimer ces vers, mais on ne comprendrait pas qu'il eût eu l'ingénuité de se repentir de les avoir écrits.

U37. Var, Jamais un adultère, un traître, nn assassin ; Jamais d'ivrognerie, vl jamais de larcin ; Ce n'est qu'amour entre eux, que cliarité sincère; Chacun y chérit l'autre et le secourt en frère; Ils font des vœux (16'(3-165S.)

/ertullien invoque les jugements mêmes rendus par les tribunaux païens pour rouver que ce n'est pas chez les chrétiens qu'on trouve les coupables.

1*39. Christ réprouve la fraude. Ordonne la franchise, Condamne la richesse injustement acquise. D'un illicite amour défend l'acte indécent.

Et de tremper ses maius dans le sang innocent

J'ai vu couler leur corps dans la poix et les flammes,

Et n'ai rien obtenu de ces cœurs glorieux

Que de les avoir vus pousser des chants aux cieux.

Prier pour leurs bourreaux, au fort de leur martyre.

Pour vos prospérités, et pour l'heur de l'empire. (Rotrou, Saint Gtnett, III, a.

1440. C'est ce que TertuUien s'attache à prouver dans son Apoloaétiaiu m. tf'est aussi ce que l'Esther de Racine dira en faveur des Juifs à Assuérug •

Quelle guerre intestine avons-nous allumée 7 Les a-t-ôn vus marcher parmi vos ennemis ? Fut-il jamais au joug esclaves plus so.imis ? Adorant dans leurs fers le Dieu qui les ch;\tie. Pendant que votre main sur eux appesantie A leurs persécuteurs les livrait sans secours. Us conjuraient ce Dieu de veiller sur vos jours. De rompre des méchants le» trames criminelles. De naître votre trône à l'ombre de las ailes. {Eslher, III, 4.)

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