Aller au contenu

Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE III, SCÈNE IV 123

Septime vous l'amène, orgueilleux de son crime,

Et pense auprès de vous se mettre en haute estime.

Dès qu'ils ont abordé, vos chefs, par vous instruits, 975

Sans leur rien témoigner, les ont ici conduits,

CÉSAR,

Qu'elle entre. Ah! Timportune et fâcheuse nouvelle!

Qu'à mon impatience elle semble cruelle!

G ciel ! et ne pourrai-je enfin à mon amour

Donner en liberté ce qui reste du jour? 980

��SCENE IV CESAR, CORNÉLIE, ANTOINE, LÉPIDE, SEPTIME.

SEPTlME.

Seigneur.,.

CÉSAR.

Allez, Septime, allez vers votre maître; César ne peut souffrir la présence d'un traître, D'un Romain lâche assez pour servir sous un roi. Après avoir servi sous Pompée et sous moi.

(Septime rentre.) CORNÉLIE.

César, car le destin, que dans tes fers je brave, 983

975. Var. Sitôt qu'ils ont pris port, vos chefs, par vous instruits. (1644-64.) 980. Cette impatience de César a quelque r-hose qui nous choque, car notre impatience, à nous, est toute contraire: nous attendons le moment où le fade soupirant de Cléopâtre redeviendra le héros qu'il était tout à l'heure. Par bon- heur pour lui, Cornélie va paraître, et, des les premiers mots de la scène sui- vante, surmontant ce mouvement d'humeur indig-iie de lui, César reprendra possession de lui-même.

983. Remarquez cette construction d'asseS; placé en général avant l'adjectif

Aurais-tu du courage assez pour l'enlever ?{Veu!.e, 761.)

984. « Ces quatre vers de César à Septime relèvent tout d'un coup le caractère de César, et le rendent digne d'écouter Cornélie. » (Voltaire.)

985. Var. César, car le djstin. qui m'outre et que je brave. (1044-56.)

On sait quelle guerre acharnée les puristes, au début du xvii= siècle, firent a la con- jonction car, que Gomberville avait exclue de son roman de Pôle randre, et que défendait Voiture dans une lettre à M"' de Rambouillet: « Pour moi, je ne puis comprendre que les raisons ils pourront alléguer confie une diction qui marche toujours à la tête de la raison et qui n'a point d'autre chirsre que de l'introduire; je ne sais pour quel intérêt ils tàclient doter à car ce qui lui appartient pour le donner kpour ce que, ni pourquoi ils veulent dire avec trois mots ce qu'ils

�� �