Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais peut-être, à présent que j’en suis avertie,
Le temps donnera place à plus de sympathie.
Confessez cependant qu’à tort vous murmurez
Du mépris de vos feux, que j’avais ignorés.



Scène III



Dorante, Clarice, Lucrèce, Isabelle, Cliton


Dorante

C’est l’effet du malheur qui partout m’accompagne :
Depuis que j’ai quitté les guerres d’Allemagne,
C’est-à-dire du moins depuis un an entier,
Je suis et jour et nuit dedans votre quartier ;
Je vous cherche en tous lieux, au bal, aux promenades ;
Vous n’avez que de moi reçu des sérénades,
Et je n’ai pu trouver que cette occasion
À vous entretenir de mon affection.

Clariste
Quoi ! Vous avez donc vu l’Allemagne et la guerre ?


Dorante

Je m’y suis fait quatre ans craindre comme un tonnerre.


Cliton

Que lui va-t-il conter ?


Dorante

Et durant ces quatre ans
Il ne s’est fait combats, ni sièges importants,
Nos armes n’ont jamais remporté de victoire,
Où cette main n’ait eu bonne part à la gloire,
Et même la gazette a souvent divulgué…