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Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/317

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Et je ne vis jamais de méthodes pareilles.


Sabine

Elle tient, comme on dit, le loup par les oreilles :
Elle l’aime, et son cœur n’y saurait consentir,
Parce que d’ordinaire il ne fait que mentir ;
Hier même elle le vit dedans les Tuileries,
Où tout ce qu’il conta n’était que menteries ;
Il en a fait autant depuis à deux ou trois.


Cliton

Les menteurs les plus grands disent vrai quelquefois.


Sabine

Elle a lieu de douter, et d’être en défiance.


Cliton

Qu’elle donne à ses feux un peu plus de croyance :
Il n’a fait toute nuit que soupirer d’ennui.


Sabine

Peut-être que tu mens aussi bien comme lui ?


Cliton

Je suis homme d’honneur : tu me fais injustice.


Sabine

Mais, dis-moi, sais-tu bien qu’il n’aime plus Clarice ?


Cliton

Il ne l’aima jamais.


Sabine

Pour certain ?


Cliton

Pour certain.


Sabine

Qu’il ne craigne donc plus de soupirer en vain :
Aussitôt que Lucrèce a pu le reconnaître,