Aller au contenu

Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

146 LE MENTEUR

DOSANTE.

Épris d'une beaulé qu'à peine j'ai pu voir

Qu'elle a pris sur mon âme un absolu pouvoir, 1560

De Lucrèce, en un mot: voUs la pouvez connaître.

GÉRONTE.

Dis vrai : je la connais, et ceux qui l'ont fait naître; Son père est mon ami.

DORANTE.

Mon cœur en un moment Étant de ses regards charmé si puissamment, Le choix que vos bontés avaient fait de Clarice, 4S65

Sitôt que je le sus, me parut un supplice : Mais, comme j'ignorais si Lucrèce et son sort Pouvaient avec le vôtre avoir quelque rapport, Je n'osai pas encor vous déclarer la flamme Que venaient ses beautés d'allumer dans mon âme; 1570

Et j'avais ignoré, monsieur, jusqu'à ce jour Que l'adresse d'esprit fût un crime en amour. Mais, si je vous osais demander quelque grâce, A présent que je sais et son bien et sa race. Je vous conjurerais, par les nœuds les plus doux 1575

Dont l'amour et le sang puissent m'unir à vous,. De seconder mes vœux auprès de cette belle; Obtenez-la d'un père, et je l'obtiendrai d'elle.

GÉRONTE.

Tu me fourbes encor.

DORANTE.

Si vous ne m'en croyez. Croyez-en, pour le moins, Cliton que vous voyez; 1580

Il sait tout mon secret.

GÉRONTE.

Tu ne meurs point de honte

homme craint la touche, pour dire qu'il craint d'être grondé, maltraite, balfu. Dans le même style, on le dit figuiément des maladies et de tout accident fâ- cheux. 11 a été longtemps malade, il a eu une forte touche. Celte nouvelle taxe est une rude, une terrible touche. » { Dictionnaire de Trévoux.)

1561. C'est à peu près en ces termes que Garcia confesse à son pèpesonamoui pour Lucrèce.

1570. L'inversion est un peu forcée.

1571. Var. Et vous oyais parler d'un ton si résolu.

Que je craignis -m l'heare un pouvoir absolu; Ainsi donc, vous croyant d'une humeur inflexible, Pour rompre cet hymen, je le fis impossible, Et j'avais Ignoré... '(lOiV, in-4o.)

1579. Voyez, sui fourber, la note du vers 908. ,

�� �