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ACTE I, SCÈNE I. 77

Le donne pour éî>o;i\ à l'objet de sa haine,

Et n'en doit fai'e un roi qu'Hfin de couronner

Celle que dans les fers elle aimait à gêner?

Rodogune, par elle en esclave traitée,

Par elle se va voir gur le trône montée, 20

Puisque celui des deux qu'elle nommera roi

Lui doit donner la main et re(evoir sa foi.

T 1 M A G É N E .

Pour le mieux admirer, trouvez bon, je vous prie,

Que j'apprenne de vous les troubles de Syrie.

J'en ai vu les premiers, et me souviens encor 25

Des malheureux succès du grand roi Nicanor,

Quand, des Parihes vaincus pressant l'adroite fuite,

16. 11 n'y a ici, quoi qu'en dise Voltaire, aucune espèce d'amphibologie ; sa se rapporte très clairement, non pas à le, régime, mais à reine, sujet.

18. « Lo mot gêner ne signifie parmi non^i ^aemharrai<!:er, inquiéler. Ainsi, Pyrrhus dit à Andromaque : Ah! que vous me gênez! 11 vient, à la vérité, ori- ginairement de géhenne, vieux mot tiré de la Bible, qui signifie torture, prison; mais jamais il n'est pris en ce dernier sens. « (Voltaire.) L'exemple même qu'invoque Voltaire se tourne contre lui ; car Pyrhus parle, non d'un simple embarras, mais d'une vraie torture. Quand Emilie du à Cinna : i C'est trop me gêner; parle » (III, iv), elle est torturée de l'idée que Cinna va trahir sa c*use. Dans Hodogune même, a trois reprises. Corneille, suivant sa constante habitude, emploiera gènei' et gêne dans ce sens très fort, si affaibli aujourd'hui (I, IV ; 111, v; V, IV). Le dictionnaire de Nicot lui donne raison, quand il rend gêner par toi guère. M. Littré cite l'exemple de Voltaire lui-même, dans Alariane (V, vu):

D'où vient qu'où m'abaDdonne au trouble qui me gens f

20. Corneille prend parfois monter activement, dans le sens d'élever.

2:t. La transition est gauche et se voit trop. « Timagène, dit l'abbé d'Aubi- gnac, foint de ne savoir qu'une partie de l'histoire de cette princesse, et tout re qu'un lui répète tommairement et qu'on lui conte est après expliqué assez cl;iiieinent par les divers sentiments des acteurs; si liien que cette narra- tion n'était pas même nécessaire; outre qu'il n'est pas vraisemblable que ce Timagène, qui avait été à la cour ou roi d'Egypte avec les deux princes de Syri-', eût ignoré ce qu'on lui conte, qui n'est rien qu'une histoire publique, contenant des batailles, avec la mort et le mariage des deux rois. » (Prfih'/iie lin tlicuire, p. 393-94). Voyez comment, dans V Examen, Corneille justifie l'utilité du récit de Laonice. Nous nous bornerons à observer ici-que le début du pre- mier arte, déjà trop vague, deviendrait tout à fait obscur si ce récit disparaissait. l'.ir une convention admi'^e au théâtre, l'exposition, destinée, en apparence, à éclairer tel ou tel personnage, a pour but réel d'instruire le spectateur; c'est s:i ce spns surtout qu'elle est nécessaire.

20. Succès se disait ilors de tout résultat bon ou mauvais, comme succéder, d'où il vient, signifiait réussir bien ou mal :

Ce n'est pas le fueeis que mon âme redoute,

répond fièrement Pauline à Félix, qui lui ordonne de Toir Sévère fl, !▼). f 3 on veux voir le .luccis! » s'écrie Alceste, qui perd son procès de gaieté de cœur. Aujourd'hui, quand succès est employé absolument, il est tou.ours pris dans un leus favorable.

il. Va' . t Quand, poursuivant le Parthe et ravageant sa terre,

U fut da «on vaiuqueur sou prisonnier de guerre. • (1(>4';-5S>.

Adroite, p-^rce que los Partba.s combat. aieui en fuy.tnt. « Il a 'mbie, dit VoU

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