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ACTE II, SCÈNE III. 111

Et vous remettre un bien, après tant de malheurs, 525

nui m'a coûté pour vous tant de soins et de. pleurs.

I! peut vous souvenir quellos furent mes larmes

Quand Tryphon me donna de si rudes alarmes,

Que, pour ne vous pas voir exposés à ses coups,

Il fallut me résoudre à me priver de vous. 530

Quelles peines depuis, grands dieux I n'ai-je souflertes I

Gha(|ue jour redoubla mes douleurs et mes pertes.

Je vis votre royaume entre ces murs réduit,

Je crus mort votre père, et sur un si faux bruit

Le peuple mutiné voulut avoir un maître. 635

J'eus beau le nommer lâche, ingrat, parjure, traître,

Il fallut satisfaire à son brutal désir.

Et de peur qu'il en orlt, il m'en fallut choisir.

Pour vous sauver l'État que n'eussé-je pu faire !

Je choisis un époux avec des yeux de mère, 540

Votre oncle Antiochus, et j'espérai qu'en lui

Votre trône tombant trouverait un appui ;

��plus belles scènes de Racine, et donnant la préféraneo à Coro«ille, roilà an spectacle assez nouveau pour qu'où le signale Bntru les deux situatiors, d'ail- leurs, il y a une différence essentielle : Agrippine s'efforce de reconquérir le pouvoir qui lui ^chippe; rléopâtre est reine et prétend régner longtemps en- core, même sous le nom d'un de ses fils. Néron n'écoute qu'avec ennui un long récit qu'il connaît d'avance ; Antiochus et Séleucus prêtent aux paroles de leur mère une aitention passionnée : car leur grandeur et leur bonheur tout àla foi» en dépendent. Mais l'esprit et le ion de ce» plaidoyer» personnels sont les mêmes : comme Agrippine, au lieu do se justifier. Cléopâlte accuse ; elle fait l'apologie de son désiutéressement : ce n'est pas l'égolsme, c'est l'amour ma- ternel qui l'a toujours inspirée, eUe n'a tiaTadllé que pour ses fils. Bile aussi dit, ou p«u s'en faut :

J'ai fait ce que j'ai pu : tous régnez, c'est asBez.

533. Héduit, borné, ne sa construit plus guère qu'avec à.

538. Ne est supprimé chez Corneille après de peur i/ue, à moins que, après les verbes craituire, empêcher. « Quelques-uns, dit Thomas Corneille dans ses notes sur Vaugelas (p. 939) omettent la particule ne après de peur et après les verbes craindre et empéclier. Je crois qu'il est mieux de mettre la négative dans toutes ces phrases. » Les deux frères , comme on le voit par nos exemples, n'étaient, pas d'accord sur ce point. Chez noire poète , l'omission de ne dans ces locutions était un parti pris bien arrêté. Plus d'une fois il lui est arrivé de supprimer la négation , en retouchant ses piècHs , dans des endroits oà il l'avait mise d'abord. » (M. Marty-Lavoanx.) Cf. Mtconièdeiy. 83,156, 187). M. Littré admet encore la suppression de ne dans ces tournures, mais en vers seulement, et cite un exemple de Lamartine — Si l'on substituait à ce vers si plein «t si net la correction proposée par Voltaire : « il m'en fallut choisir un, de peur qu'il n'eu prit un, » on aurait une oonstmction fort gnmmatioUe, mais fort peu poé- tique.

Var. t Kt de peur qu'il n'en prit. . . » (1647-56).

589. Pour vout sauver, pour vous conserver le trdne, latinisme, que bl&me * sort Vuliaua. |^i>u!i^paui vous, construction an^dot^ue à celle ilu datif d'intérêt •a Utia

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