Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/466

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120 HOUOGUiNE.

Pour qui je crus en vain conserver ros États :

J'ai fait votre oncle roi, j'en ferai bien un autre,

Kt mon nom peut encore ici plus que le vôite. ' ô.%%\

SÉ LEUCOS.

Mais, madame, voyez que pour premier exploit...

CLÉOPATRE.

Mais que chacun de vous pr-nse à ce qu'il me doit.

Je sais bien que le sang qu'Ji vos mains jp demande

N'est pas le digne essai d'une valeur bien grande;

Mais si vous me devez et le sceptre et le jour, 665

Ce doit être envers moi le sceau de votre amour :

Sans ce gage ma haine à jamais s'en défie;

Ce n'est qu'en m'imitant que l'on me justifie.

Rien ne vous sert ici de faire les surpris;

Je vous le dis encor, le trône est à ce prix ; 670

Je puis en disposer comme de ma conquête ;

Point d'alné, point de roi, qu'en m'appotant sa tôte,

Et puisque mon seul choix vous y peut élever,

Pour jouir de mon crime il le faut achever.

��662. ▲ dessein sans doute, Corneille a fait oommencer ces deux yers par le même mot. Le viais que prononce SpIbucus est une timide objection; c'est la protestation embarrassée d'une àme honnête, formée à l'obéissance. Le mais de Cléopâtxe semble contenir une ironie cachée; il est impérieux, altier et n'admet pas de réplique.

666. Le swau; la preuve définitive; al[|Mi, en grec, en latàa siynum, dont sigillum n'est que le diminutif, sont pris aussi au sens figuré comme au sens propre.

669. « Expression trop triviale, surtout dans une circonstance si tragique. » (Voltaire.) C'est précisément,- ce nous semble, parce que la situation est tra- fique que la trivialité de l'i xpression ne choque pas; l'ironie amère et mena- çante de Cléopâtre n'a rien qui prête à rire. Corneille a ilit également « fairo le surpris », dans Tite et Bérénice (v. ~09) et dans Nicomède (v. 1626) :

Tous ferez, comme lui, 1« surpris, le conftis.

672. C'est-à-dire : s'il ne m'apporte la tête de Rodogune ; .<;o n'est pas plu» oliscur ici qu'au vers suivant y, qui se rapporte évidemment à Irône. i Vol- taire, dit à ce propos M. Geruzei, parle toujours comme si la prose et les vers étaient une m.ême chose. » Cet emploi de que &%i très fréquent chez Corneille; voyez IlodogwM, v. 500 et 1291.

674. ( Ce vers est très beau ; mais comment une reine habile peut-elle avouer ses crimes à ses enfants, et les presser d'en commettre un autre? » (Voltaire.^ » Une reina «foue comme une simple mortelle les crimes qu'elle a commis, quand cet aveu lui est nécessaire pour en commeiire d'antres, dans l'intérêt de ses passions. » (M. Geruzeï.) Ce que Voltaire a peine i comprendre, c est que ce caractère de Cléopâtre ne se démente jamais ; il y /oudrait des contradicti )ns. Comparez à «o»* rip.nion l'opinion contraire d» Conseille citée dans l'Introduclio».

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