aGT Jl. SCÈNt; IV. 121
SCÈNE IV SÉLEUGDS, ANTIOGHUS.
SÉLEUCUS.
Est-il une constance à l'épreuve du foudre 675
Dont ce cruel arrêt met notre espoir en poudre?
ANTIOGHUS.
Est-il un coup de foudre à comparer aux coupa Que ce cruel arrôt vient de lancer sur nous?
SÉLEUCUS.
haines, ô fureurs dignes d'une Mégère I
femme, que je n'ose appeler encor mère! 680
Après que tes forfaits ont régné pleinement,
Ne saurais-tu souffrir qu'on règne innocemment?
Quels attraits penses-tu qu'ait pour nous la couronne,
S'il faut qu'un crime égal par ta main nous la donne ?
Et de quelles horreurs nous doit-elle combler, G85
Si pour monter au trône il faut te ressembler?
ANTIOCHUS.
Gardons plus de respect aux droits de la nature,
��676. « Voilà encore un foudre dont un arrêt met un espoir en pondre, et Antiochus répond par écho à cette figure incohorente. N'oavella preuve du peu de soin qu'on prenait alors de châtier sonfiyle. » (Voltaire.) Nouvelle preuve, dirons-nous à notre tour, du peu de soin que Voltaire a mis à rédiger son com- mentaire. Ici, comme en plusieurs autres passages de cette tragédie, il ne com- prend pas le sens du mot dont, par lequel. Il ne faut donc pas dire : l'arrêt de
la foudre, mais la foudre, le coup imp-èvu par lequel cet arrêt Sur foudre,
pris au masculin, surtout au figuré, voyez la note du vers 459. Comme l'observe Voltaire, Antiochus n'est plus ici que l'écho de Séleucus ; c'est qu'il ne s'agit plus, comme dans la scène précédente, d'un sage avis à donner; l'atroce propo- sition de Cléopâtre ne peut être suivie que d'une explosion de colère indignée. Antiochus se tait donc et laisse parler Séleucus, toujours plus impétueux ; tandis que son frère se livrera tout entier à sa fureur, il se contentera de se plaindre; mais sa raison plus froide, un moment déconcertée, interviendra bientôt pour ramener Séleucus à la mesure et au calme. Quant à la répétition presque exacte des mômes tournures et des mêmes pensées, on sait que Cor> aeille aime ces oppositions symétriques, où les mots répondent aux mots.
688. Un trône attire trop; on y monte sans peine:
L'importance est de voir quel chemin nous y mèn«. De ne s'y presser pas pour bientôt en sortir, Et pour n'y rencontrer qu'un fameux repentir.
(Hotrou, Cotrofs, H, ii|.
687. • /(«/fc*, c'est-à-dire regard, on es jard, on eonsidéintion • (Dictionnalrt de Nicot).f La douleur respectueuse d'Antiochus est aussi coulraire à l'histoire qu'à U politique ordioaira daa orioces. > Qu'importai il nous suffit qu'elle soit
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