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Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/542

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198 RODOGITNB.

ANTI0GHU9.

Quoi ! se voudrait-il readie à mon bonheur ronlraire?

TIMAGÈNK.

L'ayant cherché longtemps afin de divertir

L'ennui que de sa perte il pouvait ressentir, 44lf'

Je l'ai trouvé, seign -ur, au bout de cette allée

Où la clarté du ciel semble toujours voilée.

Sur un lit de gazon, de faiblet^se étendu,

11 semblait déplorer ce qu'il avait perdu;

1608. Se rendre, se faire, devenir :

Il «e rendra facile à conclure la paix.

\Sertoriue, r. 1735.)

Ce (ils donc, qu'a pressé la soif de sa vengeanca, S'est aisément rendu de son intelligence.

[Sicomide, v. 312.) Il se rend complaisant ft tout ce qu'elle dit.

[TartuSTe, III, l.|

1609. Divertir, détourner, distraire; MM. Littré et Marty-Laveaux en «ts/it de très nombreux exemples, empruntés aux auteurs du xvi^ et du xvii« siècle. Mais le poète contemporain de Corneille qui prodigue le plus ce mot, rri"; dans son sens étymologique, c'est Rotrou, dont la langue, même dans ses pieuc"! plus récentes, est plus vieille que celle de son ami : il aime surtout la locBtUO'j divertir la mort, qui semblerait aujourd'hui singulière :

favorable sort. Qui de deux innocents a diverti la mort I

[Hercule mourant, T, T.|

Le sort. Se sert de ce moyen pour divertir ma mort.

[CéUmène, n,T.| Uien ne peut dtuerrtr le dessein que j'en fais.

{Ihid., IV, in.)

Quel malheur survenu divertit nos plaisirs?

[La Pilerine, I, II.)

dieux, divertissez ses funestes desseins I

iTbid., IV. Tli.)

SI noag pouvions encor divertir son trépas I [Filandre, IV, III.|

1610. On a déjà vu combien s'est affaibli de notre temps le sens de ce mrvt eiinui, si énergique au temps de Corneille. — De sa perte, do la perte qu'il av.iJt faite en perdant Rodogune.

1611. Le -Lexique de Comeilla ne donne que cet exemple du mot allée pris dans le sens d'avenue plantée d'arbres. Cette allée dont « l'obscure clart<i » semble si bien faito pour abriter la douleur et la mort de Séleucus, est cotnro* nn coin de natur j, rapidement entrevu. Ne nous hâtons pas d'admirer pourtant ; les romacs avaient mis à la mode ces allées mystérieuses, ces terrasses om- bragées, qui s'offraient juste à point aux amants heureux ou malheureux. 0«  n'est ~ ailleurs qu'un trait fu^tif : toutes les intrigues se nouent et se dénoouut à l'intérieur de ce palais oriental. On n'a pas le temps de s'arrôter à dàCBM an paysage.

1614. Vur. • Il semblait soupirer C9 qall «Tait perdu < (1641-56).

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