ACTE I, SCÈNE IV 83
SCÈNE IV PTOLOMÉE, PHOTIN.
PTOLOUÉE.
Que dites-vous, ami, de cette âme orgueilleuse?
PHOTIN.
Seigneur, cette surprise est pour moi merveilleuse;
Je n'en sais que penser, et mon cœur étonné
D'un secret que jamais il n'aurait soupçonné, 340
Inconstant et confus dans son incertitude,
Ne se résout à rien qu'avec inquiétude.
PTOLOMÉE.
Sauverons-nous Pompée?
PHOTIN.
Il faudrait faire effort, Si nous l'avions sauvé, pour conclure sa mort. Cléopâtre vous hait; elle est fière, elle est belle; 345
Et si l'heureux César a de l'amour pour elle, La tête de Pompée est l'unique présent Qui vous fasse contre elle un rempart suffisant.
PTOLOMÉE.
Ce dangereux esprit a beaucoup d'artifice.
PHOTIN.
Son artifice est peu contre un si grand service. 330
337. C'est à peu près sur ce ton que Valens, dans Théodore, se plaint à son confident Paulin du tyrannique orgueil de Marcelle, à qui il n'ose répondre ea face, et, comme Valens, il mériterait la franche réponse de Paulin :
L'impénease homenr ! vois comme elle me brave.
Comme son fier orgueil m'ose traiter d'esclave.
— Seigneur, j'en suis confas, mais vous le méritez. (Théodore, ni, 7.)
339. ic Mon cœur n'est pas le mot propre; on ne l'emploie que dans le senti* ment. Le cœur n'a jamais de part aux ré&exioDS politiques. 11 fallait mon esprit. » (Voltaire.)
341 . Inconstant, incertain :
Que (ie soucis flottants, que de confas nuages
Présentent à mes yeux d'inconstantes images ! (Poîyeucte, 12Ï.)
349. Ptolomée sait la force de Cléopâtre et sent sa faiblesse. Visiblement il lui est très inférieur, et dans la scène qui précède, et surtout dans celles qui ■uivront. 11 a besoin de Photin pour l'appuyer et le rassurer contre eile^
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