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SUR DON SANCHE D'ARAGON 93

Et tins la brèche ouverte aux troupes de Castille. Je ne tous parle point d'assez d'autres exploits, Qui n'ont pas pour témoins eu les yeux de mes rois. Tel me voit et m'entend, et me méprise encore. Qui gémirait sans moi dans les prisons du Maure.

D. MANRIQUE.

Nous parlez-vous. Carlos, pour don Lopc et pour moi ?

��Je parle seulement de ce qu'a vu le Roi, Seigneur ; et qui voudra parle à sa conscience. Voilà dont le feu Roi me promit récompense; Mais la mort le surprit comme il la résolvait.

D. ISABELLE.

11 se fût acquitté de ce qu'il vous devait; Et moi, comme héritant son sceptre et sa couronne. Je prends sur moi sa dette, et je vous la fais bonne ! Seyez-vous, et quittons ces petits différends.

��Souffrez qu'auparavant il nomme ses parents. Nous ne contestons point l'honneur de sa vaillance. Madame ; et s'il en faut notre reconnaissance, Nous avouerons tous deux qu'en ces combats derniers L'un et l'autre sans lui nous étions prisonniers; Mais enhn la valeur sans l'éclat de la race N'eut jamais aucun droit d'occuper cette place.

��Se pare qui voudra du nom de ses aïeux : Moi, je ne veux porter que moi-même en tous lieux ; Je ne veux rien devoir à ceux qui m'ont fait naître. Et suis assez connu sans les faire connaître. Mais, pour en quelque sorte obéir à vos lois. Seigneur, pour mes parents je nomme mes exploits ; Ma valeur est ma race, et mon bras est mou père.

D. LOPE.

Vous le voyez. Madame, et la preuve en est claire ; Sans doute il n'est pas noble.

D, ISABELLE.

Eh bien ! je l'anoblis. Quelle que soit sa race et de qui qu'il soit fils. Qu'on ne conteste plus.

D. MANRIQUE.

Encore un mot, de grâce.

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