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94 ÉTUDE

��D. ISABELLE.

Don Alanrique, à la On, c'est prendre trop d'audace. Ne puis-je l'anoblir ?i vous n'y consentez ?

D. MANRIQCE.

Oui. mais ce rang n'est dû qu'aux hautes dignités; Tout autre qu'un marquis ou comte le profane.

D. ISABELLE, « CorloS.

Eh bien! seyez-vous donc, marquis de Sautillauc, Comte do Ponaficl. gouverneur de Burgos. Don .Manrique, est-ce assez pour faire seoir Carlos Vous rcste-t-il encor quelque scrupule eu i'àme?

{D, Manrique et D. Lope se lèvent, et Carlos se sied.)

n. ilANRIQUE.

Achevez, achevez; faites-le roi, Madame :

Par ces marques d'honneur l'élever jusqu'à nous.

C'est moins nous l'égaler que rapprocher de vous.

Ce préambule adroit n'était pas sans mvstêre ;

Et ces nouveaux serments qu'il nous a fallu faire

.Montraient bien dans votre âme un tel chois prépare"

Enfin vous le pouvez, et nous l'avons juré.

Je suis prêt d'obéir; et, loin d'y contredire.

Je laisse entre ses mains et vous et votre empire.

Je sors avant ce chois, non que j'en sois jaloux,

.Mais de peur que mon front n'en rougisse pour vous.

D. ISABELLE.

Arrêtez, insolent : votre Reine pardonne Ce qu'une indigne crainte imprudemment soupçonne ; Et. pour la démentir, veut bien vous assurer Qu'au choix de ses Etats elle veut demeurer; Que vous tenez encor même rang dans son âme ; Qu'elle prend vos transports pour un excès de flamme. Et qu'au lieu d'en punir le zèle injurieux. Sur un crime d'amour elle ferme les yeux.

D. MANRIQUE.

Madame, excusez donc si quelque antipathie...

D. ISABELLE.

Ne faites point ici de fausse modestie ; J'ai trop vu votre orgueil pour le justifier, Et sais bien les moyens de vous humilier.

Soit que j'aime Carlos, soit que par simple estime Je rende à ses vertus un honneur légitime. Vous devez respecter, quels que soient mes desseins. Ou le choix de mon cœur, ou l'œuvre de mes mains.

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