Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

100 ETUDE

Le plus digiio héros de régner en ces lieux :

Et, craignant que mes feux osassent me séduire.

J'ai voulu m'en remettre à vous pour m'en instruire.

Mais je crois qu'il suffit que cet objet d'amour

Perde le trône et moi, sans perdre encor le jour :

Et mou cœur, qu'on lui vole, en souffre assez d'alarmes,

Sans que sa mort pour moi me demande des larmes.

��Ah! si le Ciel tantôt me daignait inspirer Eu quel heureux amant je vous dois révérer, Que par une facile et soudaine victoire...

D. ISABELLE.

Ne pensez qu'à défendre et vous et votre gloire. Quel qu'il soit, les respects qui l'auraient épargné Lui donneraient un prix qu'il aurait mal gagné; Et céder à mes feux plutôt qu'à son mérite Ne serait que me rendre au juge que j'évite.

Voilà bien des façons pour dire : Je vous aime ; mais la reine ne peut parler plus clairement, et Carlos est trop respectueux pour comprendre à demi-mot. Elle lui ordonne, du moins, de différer le combat singulier jusqu'au lendemain ; Carlos hésite ; ses hésita- tions se traduisent dans un monologue bien abstrait et assez inu- tile :

Consens-tu qu'on diffère, honneur? le consens-tu?

Cet ordre n'a-t-il rien qui souille ma vertu?

N'ai-je point à rougir de cette déféreuce

Que d'un combat illustre achète la licence ?

Tu murmures, ce semble? Achève ; explique-toi.

La Reine a-t-elle droit de te faire la loi ?

Tu n'es point son sujet, l'Aragou m'a vu uaitrc.

Ciel ! je m'en souviens, et j'ose encor paraître !

Et je puis, sous les noms de comte et de marquis,

D'un malheureux pêcheur reconnaître le lils !

Ces apostrophes à l'honneur, dont Corneille abuse un peu. et que Scarron a ridiculisées ', sont ici médiocrement émouvantes. Après avoir « parlé » à sou honneur, Carlos parle à la « honteuse obscu^

��I. Jodelet s'adresse à ses dents qu'il nettoie :

Soyez nette?, mes «lents; 1 honneur vous le commande. Dans un monologue burlesque en stances. Béatrii s'écrie de même : Pleurez, pleurez, mes yeux ; l'iionueur vous le commande.

�� �