'-^•2 NICOMÈDE
NICOMÈDE.
Vous voulez à tous deux nous faire cette grâce? 260
ARSmOÉ.
Tenez-vous assuré que je n'oublierai rien.
iMCOMÈDE.
Je connais votre cœur, ne doutez pas du mien.
ATTALE.
Madame, c'est donc là le prince Kicomède?
NICOMÈDE.
Oui, c'est moi qui viens voir s'il faut que je vous cède.
ATTALE.
Ah! Seigneur, excusez si, vous connaissant mal... 265
NICOMÈDE.
Prince, faites-moi voir un plus digne rival.
Si vous aviez dessein d'attaquer cette place,
Ne vous départez point d'une si noble audace;
Mais, comme à son secours je n'amène que moi,
Ne la menacez plus de Rome ni du Roi. 270
Je la défendrai seul, attaquez-la de même,
Avec tous les respects qu'on doit au diadème.
Je veux bien mettre à part, avec le nom d'ainé.
Le rang de votre maître où je suis destiné.
Les effet» de César valent bien ses paroles. (Pompée, 150.) n me faat des effets, et non pas des promesses. {Suréna, 616.)
« Souvent, en ce temps-là, on supprimait le ne quand il fallait l'employer, et on s'en servait quand il fallait l'omettre. >• (Voltaire. Auî v. S3, 136, 18", nous avons vu des exemples de ne omis ; serait-il ici surabondant? M. Marty-Laveaui le croit, M. Godefroy en doute et observe, avec raison, selon nous, que ce vers équivaut à cette phrase très correcte : Si je ne passe pas aux efTets, le roi seul eu aura été cause. Enfin, le Dictionnaire de l'Académie exige ne après la locution : il ne tient pas à moi que.
260. » ar. Nous allons donc penser à vous en rendre grâce.
— Allez, et soyez sur que je n'oublierai rien. (1651-56.)
265. Mal connaître et méconnaître ne dilfèrent pas au fond. Ici donc, comme au V. 1681, mal connaître, c'est ne pas connaître du tout; mat a le sens négatif du latin malè. — L'admiration presque involontaire qu'Âttale ressent pour ce frère si glorieux ne sauve pas le ridicule de sa situation, mais relève un peu son caractère à nos yeux.
274. Où, auquel; voyez le v. 26 et la note.
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