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ACTE IV, SCENE II 291

Punissez donc, Seigneur, Métrobate et Zenon ; Pour la Reine ou pour moi, faites-vous-en raison. A ce dernier moment la conscience presse ; Pour rendre compte aux Dieux tout respect humain cesse, 1260 Et ces esprits légers, approchant des abois, Pourraient bien se dédire une seconde fois.

��Seigneur...

NICOMÈDE.

Parlez, Madame, et dites quelle cause A leur juste supplice obstinément s'oppose ; Ou laissez-nous penser qu'aux portes du trépas 126c

Ils auraient des remords qui ne vous plairaient pas.

��Vous voyez à quel point sa haine m'est cruelle :

Quand je le justifie, il me fait criminelle ;

Mais sans doute, Seigneur, ma présence l'aigrit,

Et mon éloignement remettra son esprit ; 1270

��un peu fort contre le sexe? Quoique Corneille ait pris plaisir à faire rli>s rôles de femmes nobles, fiers et intéressants, on peut cependant renianiuir im'i'n gênerai il ne les ménage pas. » (Voltaire.) — « Ce ne sont pas des Français qui parlent ici; ce langage accuse les mœurs de l'antiquité. Toutes les fois que les anciens voulaient reprocher un acte de faiblesse à quelqu'un, ils se servaient de cette comparaison : pavescere, irasci iwdiebriter, midiebris impotentia. » (Naudet.)

1238. Faites-vous-en raison, tirez-en vengeance, faites-vous justice. Voyez le V. 1563.

1201. Approchant des abois, approchant de leur dernière heure. Au propre, les abois sont les aboiements des chiens forçant le cerf; par suite, le moment ou le cerf est à la dernière extrémité; d'où la dernière extrémité, au figuré, la (in. Corneille dit : les abois d'une vieille amitié {Cinna, Soo); sa haine aux abois (Sophunisbe,V, 8); sauver des abois toute la République (.S'pr<on'«.s, 200) ; je m'en souviendrai jusqu'aux derniers abois (Théodore, 181). Cette expression, vantée par Henri Estienne, avait vieilli du temps de Voltaire; MM. Marty-Laveaux et Gode- froy la signalent et la regrettent; M. Littré va plus loin ; k Cette expression est restée à juste titre dans l'usage, et elle n'a rien qui l'empêche d'entrer dans le meilleur style. Seulement on en use moins librement qu'au xvi" siècle, et ou peut voir quelques emplois qu'en fait Corneille qui en paraissent surannés. »

1263. Un moment de visite à la triste Flavie

Des portes du trépas rappellerait sa vie. {Théodore, 10G9.)

1267. Cruelle à pour cruelle envers, tournure très usitée chez Corneille et même chez Racine :

Soyez en ma faveur moins cruelle d vous-même. {Cinna, 333.) Les cieux depuis longtemps me sont cruels et sounls.

(Kaeinf, Iphigénie, II, 2 )

1269. Aigrir a très souvent chez Corneille le sens du latin exacerbare.

1270 Mon éloignement, mon départ. Corneille et ses contemporains disaient

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