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ACTE IV, SCÈNE V 303

FLAMIMUS.

Que présumez-vous, Prince? et que me dites-vous?

��Vous-même, dites-moi comme il faut que j'explique 1435 Cette inégalité de votre république.

��Je vais vous l'expliquer, et veux bien vous guérir D'une erreur dangereuse où vous semblez courir.

Rome, qui vous servait auprès de Laodice, Pour vous donner son trône eût fait une injustice : 1440

Son amitié pour vous lui faisait cette loi; Mais par d'autres moyens elle vous a l'ait roi. Et le soin de sa gloire à présent la dispense De se porter pour vous à cette violence. Laissez donc cette reine en pleine liberté, 144!)

Et tournez vos désirs de quelque autre côté. Rome de votre hymen prendra soin elle-même.

ATTALE.

Mais s'il arrive enfin que Laodice m'aime ?

FLAMIMUS.

Ce serait mettre encor Rome dans le hasard

Que l'on crût artifice ou force de sa part : LiiiO

Cet hymen jetterait une ombre sur sa gloire.

Prince, n'y pensez plus, si vous m'en pouvez croire ;

Ou, si de mes conseils vous faites peu d'état,

1435. Sur comme pour comment, voyez la note du v. 4il.

1436. Aux V. Iûi2et 1427 on a vu éf/al pris dans le sens d'impartifJ, cons- tant, juste. Cette inégalité signifie donc : cette inconstance peu équitable daus la politique romaine, qui devrait être plus égale, plus suivie : « L'inégalité dont il usoit es punitions de ceux qui l'avaient odénsé.... » Amyot, {Vie de Sijlla, 13.)

1438. Où, à laquelle, vers laquelle ; voyez la note du v. 26.

1440. Voltaire s'étonne qu'un ambassadeur étale avec cynisme une politique aussi compromettante et « grossière ». Mais précisément Flaminius parle ici, non plus en ami d'.4ttale, mais en interprète de la politique romaine, dont l'égoïsrae faLsait le fond, .\ttale lui demande une explication ; il la lui donne avec une pleine franchise, parce qu'à ce moment décisif la francBise est nécessaire. Au reste, se croyant sur de la victoire, il croit aussi n'avoir plus à garder de ménagements hypocrites.

14.50. Dans le hasard que l'on crût artifice ou force; ce serait faire courir à Rome ce risque que l'on crût à une ruse ou à un coup de force de sa part. Voyez plus haut le v. 1430.

1453. Vous faites peu d'état, peu d'estime, si vous tenez peu de compte. Sur cette locution, voyez la note du v. 339.

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