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Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/34

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22 ÉTUDE

Tu veux que cet hyuieu que ta m"o?es prescrire

Porte dau» ta maison les titres de l'empire,

Et de cruel tyran, diufànie ravisseur,

Te fasse vi'ai monarque et juste possesseur.

Ne l'eproche doue plus à mou àme indignée

Qu'en perdant tous les miens tu m'as seule f-pargnée :

Cette feinte douceur, cette ombre d'amitié.

Vint de ta politique, et non de ta pitié.

Ton intérêt dès lors Ut seul cette réserve :

Tu m'as laissé la vie afin qu'elle te serve;

Et. mal sûr dans un trône où tu crains l'avenir,

Tu ne m'y veux placer que pour t'y maintenir;

Tu ne m'y fais monter que de peur d'eu descendre ;

Mais connais Pulehérie, et cesse de prétendre.

Je sais qu'il m'appartient, ce trône où tu te sieds. Que c'est à moi d'y voir tout le monde à mes pieds; Mais comme il est eucor teint du sang de mou père, S'il n'est lavé du tien, il ne saurait me plaire ; Et ta mort, que mes vœux s'efforcent de hâter. Est l'unique degré par où j'y veux monter : Voilà quelle je suis, et quelle je veux être. Qu'un autre t'aime en père, ou te redoute en maître, Le cœur de Pulehérie est trop haut et troii franc Pour craindre ou pour flatter le bourreau de son sang

��J'ai forcé ma colère à te prêter silence, Pour voir à quel excès irait ton insolence : J'ai vu ce qui t'abuse et me fait mépriser, Et t'aime encore assez pour te désabuser.

N'estime plus mon sceptre usurpé sur ton père, Ni que pour l'appuyer ta main soit nécessaire. Depuis vingt ans je règne, et je règne sans toi; Et j'en eus tout le droit du choix qu'on lit de moi. Le trône où je me sieds u'est pas uu bieu de race : L'armée a ses raisons pour remplir cette place; Son choix eu est le titre ; et tel est notre sort Qu'une autre élection nous condamne à la mort. Celle qu'on lit de moi fut l'arrêt de Maurice ; J'en vis avec regret le triste sacrifice : Au repos de l'État il fallut l'accorder; I^Iou cœur, qui résistait, fut contraint de céder; Mais pour remettre un jour l'empire en sa famille, Je fis ce que je pus, je conservai sa fille, Et, sans avoir besoin de titres ni d'appui, Je te fais paii d'un bieu qui n'était plus à lui.

PULCHÉRIE.

Un chétif centenier des troupes de Mysie, Qu'un gros de mutinés élut par fantaisie, Oser arrogamment se vanter à mes veux

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