Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/342

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Mais, parmi les douceurs qu’enfin nous recevons,
Faites-nous savoir, Prince, à qui nous vous devons.

��L’auteur d’un si grand coup m’a caché son visage;

Mais il m’a demandé mon diamant pour gage, 1820

Et me le doit ici rapporter dès demain.

ATTALE.

Le voulez-vous. Seigneur, reprendre de ma main?

NICOMÈDE.

Ah! laissez-moi toujours à cette digne marque

Reconnaître en mon sang un vrai sang de monarque.

Ce n’est plus des Romains l’esclave ambitieux, 1825

C’est le libérateur d’un sang si précieux.

Mon frère, avec mes fers vous en brisez bien d’autres

Ceux du Roi, de la Reine, et les siens, et les vôtres.

Mais pourquoi vous cacher en sauvant tout l’État?

ATTALE.

Pour voir votre vertu dans son plus haut éclat; 4830

1817. Sur parmi avant un singulier, voyez la note du v. 1703. On remarquera qu’ici parmi a pour régime un nom abstrait.

Et parmi la douceur des plus illustres flammes,

Un peu de dureté sied bien aux grandes âmes. {Suréna, V, 3.)

. . Parmi les douceurs d’un tranquille silence. (Boileaa, Lutrin.)

Remarquez aussi /es douceurs, un de ces pluriels abstraits chers à Corneille :

Ce sont grandes douceurs que Je Ciel vous renvoie. {Sopkonisbe, 7.35.^

1818. Var. Prince, saurons-nous point à qui nous vous devons? (l6ol-56.)

1820. « Attale parait ici bien prudent, et Nicomède bien peu curieux ; mais si ce moyen n’est pas digne de la tragédie, la situation n’en est pas moins belle : il parait seulement bien injuste et bien odieux qii’Attale ait assassiné un officier du roi son père, qui faisait son devoir : ne pouvait-il pas faire une belle action sans la souiller par cette horreur? A l’égard du diamant, je ne sais si Boileau, qui blâmait tant l’anneau royal dans .\strate, était content du diamant de Nicomède. •< (Voltaire.) — u La sensibilité de Voltaire pour le traître .\raspe a de quoi nous sur- prendre, nous qui avions pu croire que Voltaire l’avait observé, comme nous avons fait, et qu’il savait à n’en pouvoir douter que cet .\raspe était un instru- ment des inimitiés et des méchancetés de la reine, obsédant le vieux Prusias et l’envenimant contre son fils. Pauvre Holopherne ! >> (Naudet.)

1822. u Ce coup de théâtre a toujours ravi les spectateurs; et tant que le récit ou la vue des nobles et généreuses actions fera battre le cœur des hommes, tant que les émotions s’accroitront piu- la surprise, ce vers fera éclater les applaudis- sements et l’enthousiasme. » (Naudet.) Palissot avait écrit déjà qu’il est peu de dénouements aussi applaudis.

1828. Les siens, ceux de Laodice, qui dans toute cette scène reste silencieuse, toute à la joie de revoir, d’entendre parler, d’admirer Nicomède.