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SUR ŒDIPE 365

��A se Mais La

��ie justifier par des moyens vulgaires...

is c'est trop me défendre et trop ui'iiumilier :

vertu s'avilit à se justifier.

��Cette contagion gagne les confidents eux-mêmes ; Araspe est un philosophe incrédule :

Ces dieux, dont le pontife a promis le secours, Dans leurs temples, Seigneur, n'habitent pas toujours. Ne nous endormons point sur la foi de leurs prêtres : Au pied du sanctuaire il est souvent des traîtres, Qui, nous asservissant sous un pouvoir sacré, Font parler les destins, les font taire à leur gré.

C'est désormais entre tous les personnages une émulation de scepticisme ; Philoctète raille les vains oracles des prêtres, qui ins- pirent à leurs imbéciles adorateurs une confiance aveugle,

��Surtout quand l'intérêt, père de la licence. Vient de leur zèle impie enhardir l'insoleni

��impie enhardir l'insolence.

Et Jocaste, piquée d'honneur, lance le trait célèbre , qui eût bien étonné Sophocle :

Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur science.

La contradiction est choquante entre des épigrammes si mo- dernes de ton et l'esprit du drame antique. L'intérêt religieux absent, où trouver l'intérêt dramatique? Dans la tendresse de Jocaste et de Philoctète ? Jocaste assurément déploie une grande magnanimité dans la défense de Philoctète soupçonné :

Sous ces murs tout fumants dussé-je être écrasée, Je ne trahirai point l'inuoceuce accusée.

Elle s'en veut de le défendre ainsi ; elle a des scrupules raffinés :

Ma pitié me paraît trop sensible et trop tendre ; Je le servirais mieux si je l'eusse aimé moins*

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