364 ÉTUDE
pas appris la mort de Laïus? il ne sait pas l'histoire du sphinx? il ignore l'élévation d'OEdipe? Obligeamment, Dinias l'instruit de tout cela ; en revanche, Philoctète annonce à Dimas la mort d'Her- cule. Cependant, l'oracle a déclaré que le seul remède à la peste qui désole Thèbes était la punition de l'assassin de Laïus ; OEdipe s'est maudit lui-même sans le savoir :
Et vous, Dieux des Thébains, Dieux qui nous exaucez, Punissez l'assassin, vous qui le connaissez!
On soupçonne Philoctète; Jocaste répond, en héroïne corné- lienne : « Il est vertueux, puisqu'il m'avait su plaire, » et ne craint pas de dire à celui-là même qu'elle a aimé jadis :
Votre cœur m'est connu, vous avez eu ma foi. Et vous ne pouvez pas être indigne de moi.
Mais « une suprême loi » a toujours disposé d'elle contre sa vo- lonté : cette fatalité a voulu qu'elle épousât successivement Laïus
et OEdipe :
La vertu sévère en de si durs combats Résiste aux passions et ne les détruit pas... Tu sais qu'à mon devoir tout entière attachée, J'étouffai de mes sens la révolte cachée... Je sentais pour OEdipe une amitié sévère : Œdipe est vertueux, sa vertu m'était chère.
C'est à peu près la situation de Pauline , dans Polyeucte; mais Pauline ne déclame pas ; Pauline craint plus que Jocaste sa » fai- blesse » et sait en triompher pourtant. Au reste, tous déclament, depuis Œdipe prêt à se dévouer pour sauver les Thébains ;
Mourir pour son pays est le devoir d'un roi;
jusqu'à Philoctète, héros à demi républicain :
Un roi pour ses sujets est un dieu qu'on révère ; Pour Hercule et pour moi c'est un homme ordinaire... J'ai fait des souverains, et n'ai point voulu l'être.
Accusé, il dédaigne de se défendre, et parle bien haut :
Cest aux homme« couununs, aux âmes ordinairesi
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