392 ÉTUDE
louant à l'heureux Sylla, je n'ai rien à vous dire. Je vous ai montré l'art d'aflaiblir son empire ; Et, si je puis jamais y joindre des leçons Dignes de vous appre'ndre à repasser'les monts, Je suivrai d'assez près votre illustre retraite Pour traiter avec lui sans besoin d'interprète, Et sur les bords du Tibre, une pique à la main. Lui demander raison pour le peuple romain.
��De si hautes leçons, Seigneur, sont difficiles, Et pourraient vous donner quelques soins inutiles, Si vous Taisiez dessein de me les expliquer Jusqu'à m'avoir appris à les bien pratiquer.
SERTORIUS.
Aussi me pourriez-vous épargner quelque peine. Si vous vouliez avoir lame toute romaine : Je vous l'ai déjà dit.
POMPÉE.
Ce discours rebattu Lasserait une austère et farouche vertu. Pour moi, qui vous honore assez pour me contraindre A fuir obstinément tout sujet de m'en plaindn". Je ne veux rien comprendre en ces obscurités.
SERTOKIDS.
Je sais qu'on n'aime point de telles vérités :
Mais, Seigneur, étant seuls, je parle avec franchise ;
Bannissant les témoins, vous me l'avez permise ;
Et je garde avec vous la même liberté
Que si votre Svlla n'avait jamais été.
Est-ce être tout Romain qu'être chef d'une guerre
Qui veut tenir aux fers les maîtres de la terre?
Ce nom, sans vous et lui, nous serait encor dû ;
Cest par lui, c'est par vous, que nous lavons perdu.
C'est vous qui sous le joug traînez des cœurs si braves ;
Ils étaient plus que rois, ils sont moindres qu'esclaves ;
Et la gloire qui suit vos plus nobles travaux
Ne fait qu'approfondir l'abîme de leurs maux :
Leur misère est le fruit de votre illustre peine :
Et vous pensez avoir l'àme toute romaine !
Vous avez hérité ce nom de vos aïeux ;
Mais, s'il vous était cher, vous le rempliriez mieux.
POMPÉE.
Je crois le bien remplir quand tout mon cœur s'applique Aux soins de rétablir un jour la république : Mais vous jugez, Seigneur, de Tâmo par le bras ; Et souvent l'un parait ce que l'autre n'est pas.
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