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394 ÉTUDE

Qu'importe, si des deux le pouvoir est égal Les titres différents ne font rien à la chose Vous imposez des lois ainsi qu'il eu impose, Et s'il est périlleux de s'en faire haïr, 11 ne serait pas sûr de vous désobéir.

Pour moi, si quelque jour je suis ce que vous êtes. J'en userai peut-être alors comme vous faites : Jusque-là...

SERTORIUS.

Vous pourriez eu douter jusque-là. Et me faire un peu moins ressembler à Sylla. Si je commande ici, le sénat me l'ordonne. Mes ordres n'ont encore assassiné personne. Je n'ai pour ennemis que ceux du bien commun; Je leur fais bonne guerre et n'eu proscris pas un. C'est un asile ouvert que mon pouvoir suprême. Et, si l'on m'obéit, ce n'est qu'autant qu'on m'aime.

��Et votre empire en est d'autant plus dangereux, Qu'il rend de vos vertus les peuples amoureux. Qu'en assujettissant vous avez l'art de plaire, Qu'on croit n'être en vos fers qu'esclave volontaire. Et que la liberté trouvera peu de jour A détruire un pouvoir que fait régner l'amour.

Ainsi parlent, Seigneur, les âmes soupçonneuses

\Iais n'examinons point ces questions fâcheuses,

Ni si c'est un sénat qu'un amas de bannis Que cet asile ouvert sous vous a réunis. Une seconde fois n'est-il aucune voie Par où je puisse à Rome emporter quelque joie? Elle serait extrême à trouver les moyens De rendre un si grand homme à ses concitoyens. 11 est doux de revoir les murs de la patrie ; C'est elle par ma voix. Seigneur, qui vous en prie; C'est Rome...

8EKT0RIUS.

Le séjour de votre potentat, Qui n'a que ses fureurs pour maximes d'Etat? Je n'appelle plus Rome un enclos de murailles : Ces murs, dont le destin fut autrefois si beau, N'eu sont que la prison ou plutôt le tombeau; Mais pour revivre ailleurs dans sa première force, Avec les faux Romains elle a fait plein divorce ; Et, comme autour de moi j'ai tous ses vrais appuis, Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis.

Parlons pourtant d'accord. Je ne sais qu'une voie Qui puisse avec honneur nous donner cette joie. Unissons-nous ensemble, et le tyran est bas : Rome à ce grand dessein ouvrira tous ses bras.

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