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30 ÉTUDE

Quand il u'cu aura plus, il n'aura plus de tache; Et celte mort, propice à former ces beaux nœuds, Purifiant Tobjet, jiistifier.i me? feux.

Allez donc préparer cette heureuse journée, Et du sang du tyran signez cet hyménée.

Tout à coup, le tyran lui-même apparaît : Exupère (qui joue ici le rôle de traître, mais pour mieux perdre Phocas en captant sa confiance) a révélé ce qu'il sait ou croit savoir. Phocas se trouve donc en présence de Martian, qui est son fils, mais qu'il croit et qui se croit Héraclius. La m('prise prolongée donne lieu à de belles scènes, d'une éloquence toujours un peu tendue, mais vraiment haute :

pnocAS.

On dit qu'Héraclius est fort connu de vous : Si vous aimez mon fils, faites-le-moi connaître.

MARTIAN.

Vous le connaissez trop, puisque je vois ce traître.

EXUPÈRE.

Je sers mon empereur, et je sais mon devoir.

MARTIAN.

Chacun te l'avouera; tu le fais assez voir.

PHOCAS.

De grâce, éclaircissez ce que je vous propose. Ce billet à demi m'en dit bien quelque chose; Mais, Léonce, c'est peu si vous ne l'achevez.

��iS'ommez-moi par mon nom, puisque vous le savez;

Dites Héraclius ; il n'est plus de Léonce,

Et j'entends mon arrêt sans qu'on me le prononce.

��Tu peux bien t'y résoudre, après ton vain effort Pour m'arracher le sceptre et conspirer ma mort.

MARTIAN.

J'ai fait ce que j'ai dû. Vivre sous ta puissance, C'eût été démentir mon nom et ma naissance. Et ne point écouter le sang de mes parents, Qui ne crie en mon cœur que la mort des tyrans. Quiconque pour l'empire eut la gloire de naître Renonce à cet honneur s'il peut souffrir un maître Hors le trône ou la mort, il doit tout dédaigner; C'est un lâche, s'il n'ose ou se perdre ou régner.

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