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SUR SERTORIUS 411

Tout est » d'Etat » chez Viriate, à commeucer par sou amour. 11 s'figit seulement de forcer Aristie à quitter l'Espagne. Ou pou- vait craindre pis. Habilement flatté dans ses espérances, Perpeuua promet tout avec joie.

Acte m. — La grande scène entre Sertorius et Pompée occupe les deux tiers du troisième acte. Le reste est pris par la ren- contre de Pompée etd"Aristie, la femme que Sylla l'a contraint de répudier. Ainsi, troisième acte, troisième amour. Celui-ci pour- rait nous émouvoir davantage, car il est plus naturel et, semble. t-il, plus sincère.

POMPÉE.

J'aimais mon Aristie, il m'en vient d'arracher; Mon cœur frémit encore à me le reprocher : Vers taut de biens perdus sans cesse il me rappelle; Et je vous rends. Seigneur, mille grâces pour elle, A vous, à ce grand cœur dont la compassion Daigne ici l'honorer de sa protection.

SERTORIUS.

Pi'otéger hautement les vertus malheureuses, C'est le moindre devoir des âmes généreuses! Aussi fais-je encor plus, je lui donne un époux.

POMPÉE.

Un époux! Dieux! qu'eutouds-je! Et qui, Seigneur?

��Moi.

POMPÉK.

Vous? Seigneur, toute sou àme est à moi dès reufaucc : N'imitez point Sylla par cette violence; Mes maux sont assez grands sans y joindre celui De voir tout ce que j'aime entre les bras d'autnii.

Voilà donc enfin une passiou vraie, et dont l'expression nous ira an cœur! Sertorius laisse en face l'un de l'autre les deux époux , heureux et troublés tout à la fois de se revoir ainsi. Dès les premiers mots, Aristie avoue que son courroux est bien prés de s'apaiser, et Pompée déclare qu'il aime toujours Aristie :

ARISTIE.

��M'aimeriez-vous encor, Seigneur?

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