466 ÉTUDE
d'Albin, qui vante à son ami les avantages d'une plus brillante union avec la nièce de Galba, Camille. Qui le croirait? C'est Viuius lui-même qui vient supplier Othou de renoncer à sa fille. Une crise est prochaine; Lacus et Martian sont des ennemis impla- cables, et Galba est à leur merci :
Ils nous perdront bientôt si nous ne les perdons...
Galba, vieil et cassé, qui se voit sans entants.
Croit qu'on méprise eu lui la faiblesse des ans,
Et qu'on ne peut aimer à servir sous un maître
Qui n'aura pas loisir de le bien reconnaître.
Il voit de toutes parts du tumulte excité :
Le soldat eu SjTie est presque révolté;
Vitellius avance avec la force unie
Des troupes de la Gaule et de la Germanie.
Ce qu'il a de vieux corps le soulTre avec ennui ;
Tous les prétoriens murmurent contre lui.
De leur ISymphidius l'iudigue sacrifice *
De qui se l'immola leur demande justice.
11 le sait, et prétend par un jeune empereur
Ramener Ips esprits et calmer leur fureur.
Il espère uu pouvoir ferme, plein et tranquille,
S'il nomme pour César un époux de Camille ;
Mais il balance encor sur ce choix d'un époux,
Et je ue puis. Seigneur, m'assurer que sur vous.
Seule, l'influence de Camille peut coutre-balanccr celle de Mar tian et de Lacus; c'est Camille qu'il faut gagner. Ainsi tout est calcul, et dans le prudent amour d'Othou, et dans le prudent sa crifice que Vinius fait de sa fille à la nièce de l'empereur :
Je vous aime encor mieux pour maître que pour gendre. Et je ne vois pour nous qu'un naufrage certain, S'il nous faut recevoir un prince de leur main.
Eu vain Othon, qu'on ne s'attendait pas à trouver si sensible, déclare qu'il eu mourra. Avec uu sourire sceptique, Vinius lui rappelle qu'il a perdu jadis Poppée, enlevée à son amour par Néron, et qu'il n'en est point mort. Mais Poppée était ambitieuse et infi- dèle. Qu'importe ! La question est plus haute :
Mais il nous faut le trône ou renoncer au jour, Et quand uous périrons, que servira l'amour?..
i. Nymphidius, préfet du prétoire, avait péri dans une vaine tentative pour conquéiir le pouvoir.
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