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SUR OTHON 481

De l'Empire usurpé rendre grâces aux Dieux, Et que, le frout paré de votre diadème, Ce traître trop heureux ordonne de vous-même? Allons, allons. Seigneur, les armes à la main, Soutenir le Sénat et le peuple romain; Cherchons aux yeux d"Othon un trépas à leur tête. Pour lui plus odieux, et pour nous plus honnête; Et par un noble effort allons lui témoigner...

��Eh bien! ma nièce, eh bien! est-il doux de régner?

Est-il doux de tenir le timon d'un Empire,

Pour en voir les soutiens toujours se contredire?

Cette scène — qui est à elle seule tout le cinquième acte — sem- blera d'une vérité plus profonde et, pour ainsi dire, plus amère, si l'on songe que cet empereur déjà condamné, occupé à tenir conseil et à recueillir les avis pendant que les soldats portent au bout d'une pique la tête de Pison trahi par Vinius, sera poi- gnardé par Lacus, qui se frappera lui-même après avoir frappé Vinius, son ennemi. Comme dans l'histoire, c'est le faux bruit de la mort d'Othou, apporté par un soldat complice, qui a fait sortir Galba de son palais et l'a mis à la merci des conjurés. Mais Othon, qui a donné ordre d'arrêter Martian, n'en veut pas à la vie de l'Empereur, et c'est malgré lui que Galba ne survit pas à sa défaite. Du moins, il essayera de consoler la nièce de Galba, Camille, en lui jurant

Une amitié fidèle au défaut de l'amour.

Mais Camille pardounera-t-elle si aisément? Othon ne se le demande pas : il est tout entier au bonheur d'offrir à Plautiue la couronne sanglante encore; de son côté Plautine, après la mort de son père Vinius, est tout entière à sa douleur et laisse tout espérer sans rien promettre. L'action n'a donc point d'autre dénouement que l'avènement d'Othon; c esi assez pour l'histoire; peut-être n'est-ce point assez pour le drame. « Je puis dire, écrit ingénu- ment Corneille!, qu'on n'a Tminr ar^n,^^Q yy ^jg pièce où il se pro- pose tant de mariages pour n'en conclure aucun. » Vaut-il la peine d'en triompher?

L'honnête chevalier de Mouhy, qui vante avec raison cette tra-

1. Au lecteur.

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