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SUR ATTILA oOl

��II

LES ALLUSIONS LA FRANCE DANS ATTILA

��« Louis XIV, dit M. Despois ', fit représenter deux fois devant lui Attila dans sa nouveauté. Il avait peut-être été séduit, et par de très beaux vers, et aussi par des allusions flatteuses, qui, pour être assez discutables au point de vue de la vérité historique, n'en devaient pas moins être bien accueillies. » M. Despois veut parler sans doute du portrait qu'Octar, capitaine des gardes d'Attila, fait de Mérovée, dont il a été le prisonnier, et du jeune fils de Mérovée.

Je l'ai vu dans la paix, je l'ai vu dans la guerre,

Partout porter un front de maître de la terre.

J"ai vu plus d'une fois de lières nations

Désarmer son courroux par leurs soumissions.

J'ai vu tous les plaisirs de son âme héroïque

N'avoir rien que d'auguste et que de magnifique;

Et ses illustres soins ouvrir à ses sujets

L'école de la guerre au milieu de la paix.

Par ces délassements sa noble inquiétude

De ses justes desseins faisait l'heureux prélude;

Et, si j'ose le dire, il doit nous être doux

Que ce héros les tourne ailleurs que contre nous.

Je l'ai vu, tout couvert de poudre et de fumée.

Donner le grand exemple à toute son armée,

Semer par ses périls l'effroi de toutes parts,

Bouleverser les murs d'un seul de ses regards,

Et sur l'orgueil brisé des plus superbes tètes

De sa course rapide entasser les conquêtes.

Ne me commandez point de peindre un si grand roi :

Ce que j'en ai vu passe un homme tel que moi :

Mais je ne puis, Seigneur, m'empêcher de vous dire

Combien son jeune prince est digne -qu'on l'admire.

Il montre un cœur si haut sous un front délicat. Que dans son premier lustre il est déjà soldat.

1. Le Théâtre soua Louis XIV.

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