616 ETUDE
HONGRIE.
Les grands cœurs parlent avec franchise.
ATTILA.
Quand je m'en souviendrai, n'en soyez pas surprise; Et, si je vous épouse avec ce souvenir, Vous vovez le passé, jugez de l'avenir. Je vous laisse y penser. Adieu, Madame.
HON'ORIE.
Ah I traître !
ATTILA.
Je suis encore amant, demain je serai maître. Remenez la princesse, Octar.
HOMORIE.
Quoi!
ATTIL.\.
C'est assez. Vous me direz tantôt tout ce que vous peusez; Mais pensez-y deux fois avant que me le dire : Songez que c^est de moi que vous tiendrez l'Empire; Que vos droits sans ma main ne sont que droits eu l'air.
HONORIE.
Ciell
ATTILA.
Allez, et du moins apprenez à parler.
HONGRIE.
Apprends, apprends toi-même à changer de langage. Lorsqu'au sang des Césars ta parole t'engage.
ATTILA.
Nous en pourrons changer avant la fin du jour.
HONGRIE.
Fais ce que tu voudras, tyran; j'aurai mon tour.
Si mêlées qu'elles soient, de telles scènes portent encore, assez visible, la marque de Corneille. Honorie comprend mal cette poli- tique et se la fait expliquer par Octar.
HONGRIE.
Mais qui l'attache à moi, quand pour l'autre il soupire?
OCTAR.
La mort d'Aétius et vos droits sur l'Empire.
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