SUR ATTILA 517
11 croit s'en voir par là les chemins aplaais ;
Et tous autres souhaits de sou cœur sont bannis.
11 aime à conquérir, mais il hait les batailles;
11 veut que son nom seul renverse les murailles;
Et, plus grand politique encor que grand guerrier,
Il tient que les combats sentent l'aventurier.
Il veut que de ses gens le déluge effroyable
Atterre impunément les peuples qu'il accable;
Et, prodigue de sang, il épargne celui
Que tant de combattants exposci'aieut pour lui.
Une fois sa résolution prise, Attila n'admet point d'objection et veut être obéi :
Pour vous justifier mes ordres et mes vœux, Je croyais qu'il suffit d'un simple : Je le veux.
Mais sa violence s'enveloppe de ruse : avec une adresse infinie, il tire d'Ardaric charmé et trompé l'aveu indirect de son amour pour Ildione; il la lui promet, mais à ime condition, c'est qu'il le délivrera de Valamir, amant d'Honorie.
��Est-ce un crime pour lui qu'une douce espérance Que vous pourriez ailleurs porter la préférence?
��Oui, pour lui, pour vous-même, et pour tout autre roi, C'en est un que prétendre en même lieu que moi.
��Mais c'est déshonorer. Seigneur, votre hyménée Que vouloir d'un tel sang en marquer la journée.
��Est-il plus grand honneur que de voir en mon choix Qui je veux à ma flamme immoler de deux rois, Et que du sacrifice où s'expiera leur crime L'un d'eux soit le ministre, et l'autre la victime?
Le raffinement de la cruauté peut-il être poussé plus loin? De même qu'il arme Ardaric contre Valamir, il arme Valamir contre Ardaric; puis il jouit du trouble de ses" illustres amis » ; il les raille: « Quels amis! quels amants! »il se montre enfin tout entier devant l'explosion de leur douleur indignée.
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