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mort, puisque ces prétendus prisonniers senties complices de leurs prétendus vainqueurs. Mais, comme si Corneille avait voulu que ses dernières paroles le rendissent tout à fait indigue de notre pitié, il laisse pour adieu à Pulchérie la plus révoltante des me- naces :
PULCHÉRIE.
...Ne menace point; je suis prête à mourir.
PHOCAS.
��A mourir! jusque-là je pourrais te chérir? N'espère pas de moi cette faveur suprême ; Et pense...
PULCHÉRIE,
A quoi, tyran ?
��A m'épouser moi-même, Au milieu de leur sang à tes pieds répandu.
PULCHÉtIE.
Quel supplice !
PHOCAS.
11 est grand pour toi ; mais il t'est dû. Tes mépris de la mort bravaient trop ma colère. Il est eu toi de perdre ou de sauver ton frère; Et du moins, quelque erreur qui puisse me troubler, J'ai trouvé les moyens de te faire trembler.
// S07't.) PULCHÉaiE.
Le lâche, il vous flattait lorsqu'il tremblait dans l'àme. Mais tel est d'un tyran le naturel infâme : Sa douceur n'a jamais qu'un mouvement contraint; S'il ne craint, il opprime; et s'il n'opprime, il craint. L'une et l'autre fortune en montre la faiblesse; L'une n'est qu'insolence, et l'autre que bassesse.
Le meurtre de Phocas peut nous être annoncé maintenant; nous sommes préparés, et la pitié que nous inspirait le père a cédé de- vant l'horreur qu'inspire le tyran hypocrite. Mais le fils du tyran, Martian, comment accueillera-t-il la nouvelle du coup de poignard d'Exupère? Il ignore encore sa naissance; néanmoins le récit de la mort de Phocas le trouble :
Je ne sais quoi pourtant dans mon cœur en murmure.
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