SUR PSYCHÉ 565
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PSYCHÉ AU THÉÂTRE
Jouée par la troupe de Molière, le 24 juillet 1671 *, Psyché n'eut pas moins de vingt-huit représentations successives, cliiffre consi- dérable pour le temps. Le succès était dû en partie, il est vrai, à la splendeur des machines, puisque Robinet revint du Palais-Royal
Extasié, charmé, content -.
Peut-être Robinet avait-il l'extase facile : car certains préten- dent que Psyché fut commandée à Molière pour utiliser un enfer célèbre que le garde-meuble du roi avait en magasin et qui pro- venait de YErcole amante représenté jadis devant Mazarin^. Le registre de La Grange nous apprend que la mise en scène de Psyché coûta quatre mille trois cent cinquante-neuf livres. C'était peut-être beaucoup alors; ce serait bien peu aujourd'hui. Nous croj'ons que ce chiffre représente à peu près la dépense totale, car le nouveau machiniste du roi, Vigaraui, avait fait brûler tou- tes les décorations de son prédécesseur Torelli, prises au théâtre du Petit-Rourbon. C'est au Petit-Bourbon que jouait la troupe de Molière; après la démolition, assez brusque et même brutale *, de son théâtre par M. de Ratabon, surintendant des bâtiments du roi, la troupe avait dû chercher, non seulement un théâtre, mais des décors nouveaux. Ce même M. de Ratabon avait cons- truit aux Tuileries une admirable salle de spectacle, où Psyché
��1. Voici la distribution des rôles : Jupiter, du Croisy; Vénus, M"* de Brie. l'Amour, Baron ; Psyché, M"* Molière ; le Roi, la Thorillière ; Aglaure et Cydippe M"'» Marotte et Beauval; Cléomène, Hubert; Agénor, La Grange; le Zéphire, Molière ; le dieu d'un fleuve, de Brie.
2. Lettre du 26 nov. 1672.
3. Lud. Celler, les Décors, les Costumes et la mise en scène au dix-septième siècle, Paris, 1868.
4. Voyez le Théâtre tout Louit XJV, de M. De8poi«.
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