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CHAPITRE X.

avaient eu l’intention de nous rendre la colonie à notre arrivée, le désordre dans lequel nous nous présentâmes eût suffi seul pour leur faire naître l’idée de ne pas se presser à se retirer de l’île Saint-Louis. Mais ce que nous concevons à peine, c’est que ce gouverneur, après un bon accueil de quelques jours, ait exigé que les troupes françaises fussent éloignées de la colonie. Et quelles étaient ces troupes ? des malheureux presque nus, exténués par de longues fatigues et les privations qu’ils avaient eu à supporter au milieu des déserts : presque tous étaient sans armes. Craignait-il l’esprit des colons et même des noirs, qui n’étaient pas en sa faveur, et qui virent avec le plus grand plaisir l’arrivée des Français ? Cela n’est guère supposable.