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CHAPITRE XIV.

nistère lui ayant laissé entrevoir l’opinion de son excellence, qui trouvait insuffisante cette justification, M. Savigny eut recours de nouveau au rédacteur du même journal, qui ne lui refusa pas de lui délivrer un second certificat ; il était ainsi conçu : « Je certifie que ce n’est point de M. Savigny que je tiens les détails insérés sur la feuille du 13 septembre, mais bien du ministère de la police. » Après cette nouvelle preuve, on ne douta plus que M. Savigny avait été victime d’une indiscrétion ; et on lui dit qu’il pouvait se rendre dans son port. Il quitta donc la capitale, après avoir éprouvé bien des contrariétés ; mais toutes celles que devait lui occasionner la publication de nos malheurs n’étaient pas encore à leur fin.

Les Anglais traduisirent les détails donnés par le journal du 13 septembre, et les insérèrent dans une de leurs gazettes qui parvint au Sénégal. Dans cette traduction amplifiée, il y avait des choses assez fortes qui furent loin de plaire au gouverneur et à M. Renaud, l’un des officiers de la frégate. L’on sentit qu’il n’y avait qu’un moyen de combattre la relation ; c’était de tâcher de persuader quelle était fausse en plusieurs points. On travailla donc à Saint-Louis à un nouveau rapport ; on l’apporta, pour le signer, à M. Corréard, qui, après l’avoir parcouru, s’y refusa, parce qu’il le trouvait contraire à la vérité. Le secrétaire du gou-


    qui l’ont, par ce petit tour d’adresse, arrachée du ministère.