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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

lieu de l’intérêt que devait inspirer sa position, M. Savigny venait d’appeler sur lui la sévérité du ministre, et il lui fallait se justifier d’avoir osé écrire qu’il avait été très-malheureux par la faute d’autrui. La réception qu’on lui fit au ministère l’affecta tellement, que, sans les conseils de quelques personnes, il donnait sur-le-champ sa démission. Enfin il n’y avait qu’un moyen de prouver que ce n’était pas lui qui avait donné sa relation au rédacteur du journal des Débats, c’était d’avoir l’aveu même de ce rédacteur. Fort de sa conscience, il alla le trouver ; et sans hésiter, cet écrivain rendit loyalement hommage à la vérité par le certificat transcrit ci-après :

« Je certifie que ce n’est point de M. Savigny que je tiens les détails du naufrage de la Méduse, insérés sur la feuille du 15 septembre 1816. » Signé, le rédacteur du Journal des Débats[1].

Ce certificat fut remis entre les mains de M. Carpentier et par lui présenté à son excellence, qui ne parut cependant pas satisfaite, parce que cette pièce, tout en lui prouvant que ce n’était pas M. Savigny qui avait rendu publique l’histoire de nos aventures, n’apprenait nullement par quelle voie le manuscrit avait pu être connu du rédacteur[2]. Un des chefs du mi-

  1. Le rédacteur ne voulut jamais insérer dans son certificat qu’il tenait l’article de M. Decazes.
  2. Maintenant Son Exc. n’ignorera plus les noms de ceux