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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

ne donna point de réponse décisive sur ce qu’on lui demandait. Enfin M. Savigny reçut une lettre de Paris, dans laquelle on lui annonçait que non-seulement il n’aurait pas la permission qu’il sollicitait, mais que tant que le ministre actuel serait à la tête des affaires, il n’aurait pas d’avancement. Cette lettre, long-temps attendue, était datée du 10 mai 1817. M. Savigny, dégoûté par tout ce qu’il venait d’éprouver, donna sa démission, après avoir servi pendant


    verneur ne m’a jamais dit qu’il eût lu la dernière relation que vous avez publiée. Ce n’est qu’en arrivant à Rochefort que j’ai appris qu’il l’avait lue……
    … … »
    Je vous salue d’amitié, mon cher Savigny.
    Votre ancien camarade d’infortune,
    Dupont, capitaine. »

    Quelques jours après, M. Dupont m’a remis le certificat suivant :

    « Je soussigné, certifie qu’étant à Gorée, à l’hôpital, j’ai signé une pièce qui m’a été envoyée au Sénégal, laquelle tendait à annuller le rapport fait par M. Savigny, et inséré dans le Journal des Débats du 13 septembre 1816. Les moyens qu’on a employés près de moi ont pu seuls m’y déterminer. Mais aujourd’hui, mieux instruit, connaissant enfin la vérité, c’est avec une vive, satisfaction que je désavoue cet acte, rédigé contre M. Savigny, qui dans tous nos malheureux événemens a déployé beaucoup de courage et de sang-froid, et par là contribué puissamment à nous sauver la vie.
    Maintenon, 15 mai 1818.
    Signé Dupont, capitaine. »