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PROCÈS

mier jugement, excepté en ce qui concernait les dommages, dont elle me déchargea.

Depuis, M. Tiger a publié un abrégé de notre relation ; je l’ai poursuivi : il a été condamné à payer à M. Savigny et à moi deux cents fr. de dommages et intérêts ; et on lui a confisqué, à notre profit, quatre cents exemplaires.

C’était le même cas, jugé sous la même législation ; mais non par les mêmes juges. Cette fois mon avocat n’avait rien entendu dans le palais.

Les considérans du 1er jugement nous dépouillaient de notre ouvrage : car si un fait historique appartient à tout le monde, et ne peut se rapporter que d’une manière, cette manière appartient aussi à tout le monde.

Ce premier jugement étonna surtout M. Tenré, qui était présent, et fit l’admiration de tout le barreau français.

J’avais intenté deux procès ; on ne tarda pas à m’en intenter cinq (en quarante-trois jours). Le public qui m’a honoré de quelque intérêt, ne sera peut-être point fâché de trouver ici le résumé de ces affaires. Je le tire du Journal de Paris, parce que ce journal étant ministériel, je ne saurais choisir une meilleure rédaction, d’abord pour complaire aux ministres, et ensuite pour éviter le fâcheux soupçon d’avoir un peu arrangé les circonstances à mon avantage.

Il est bon de remarquer d’abord que le ministère