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PROCÈS

quelques observations improvisées pour compléter sa défense.

Il veut justifier cette assertion, qu’entre les mains de l’arbitraire la loi est un poignard, en citant un grand nombre d’abus et même de crimes qui, à diverses époques, ont été commis au nom de la loi.

Si j’ai dit, ajoute-t-il, que les lois d’exception n’étaient pas des lois, c’est en me fondant sur un article de la Charte, qui veut que tous les citoyens soient égaux devant la loi.

Du reste, ce n’est qu’une opinion que j’ai émise : j’ai pu me tromper, mais mon intention n’a pas été de provoquer des troubles, et, sans la triste célébrité que ce procès peut lui donner, ma modeste brochure serait tombée dans l’oubli, et n’aurait peut être été connue que du libraire qui s’est chargé de la vendre.

Me Mocquart prend ensuite la parole pour la défense du sieur Corréard.

En premier lieu, il cherche à établir que la qualité d’éditeur ne peut appartenir, dans l’espèce, au sieur Corréard, puisqu’il a été étranger à l’impression de la brochure.

En second lieu, et après avoir soutenu ce fait, que son client n’était ici qu’un libraire chargé de la vente de l’ouvrage, l’avocat cherche à prouver, en droit, que les nouvelles dispositions pénales sur la liberté de la presse ne peuvent atteindre les libraires.

Me Mocquart a terminé ainsi son plaidoyer :

Après avoir épuisé tous les moyens de défense,