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Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/441

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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

ces productions les moyens de propager avec une funeste facilité des articles coupables dont la commission de censure aurait empêché l’insertion dans les journaux et ouvrages périodiques.

Nous avons dit, ajoute M. l’avocat-général, que cette brochure était coupable ; et en effet, comme dans l’ouvrage que vous avez condamné hier, on y remarque des allusions injurieuses et grossières sur des objets qui doivent commander notre vénération et nos respects.

Le ministère public signale le sieur Corréard comme le distributeur habituel des brochures publiées par le sieur Bousquet-Deschamps, et qui pour la plupart ont été déférées à la justice. Il cherche à établir que l’éditeur a agi sciemment, d’après diverses circonstances dont il rend compte au jury, notamment d’après deux saisies précédemment faites dans son magasin des deux premières brochures publiées par Bousquet-Deschamps, et qui devaient naturellement le déterminer à lire la nouvelle production dont il se rendait l’éditeur.

En terminant, M. l’avocat-général rappelle les diverses condamnations déjà prononcées contre Corréard, dans des circonstances à-peu-près semblables.

M.e Mocquart, défenseur du prévenu, a déclaré d’abord que son client comparaissant devant le même jury et les mêmes magistrats, ayant le même adversaire, dans l’organe du ministère public, et étant accablé sous le poids des antécédens, sa condamnation était, pour ainsi dire, prononcée d’avance.