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PROCÈS

mens de dynastie. Vous aurez à juger si l’auteur de la brochure dénoncée n’appartient pas à ce dernier parti.

M. de Vatimesnii se livre ensuite à une longue discussion, dans laquelle il nous est impossible de le suivre, pour établir que l’auteur paraît supposer à M. le marquis de Marialva l’intention de profiter de l’absence du souverain légitime, pour faire monter sur le trône de Portugal une famille à laquelle il se trouve allié.

La gravité de cette imputation est telle, ajoute M. l’avocat-général, que si elle avait pu obtenir quelque créance, non-seulement la réputation et l’honneur du marquis de Marialva auraient été compromis, mais on l’exposait encore aux chances d’un procès criminel.

Vous ne souffrirez donc pas, Messieurs, qu’elle demeure impunie, à l’égard de l’auteur et du distributeur de l’article inculpé.

Les principes vous sont connus, relativement à ce dernier. C’est une question de fait que vous avez ici à résoudre : celle de décider si, en vendant la brochure dont il s’agit, le sieur Corréard avait connaissance de ce qu’elle contenait de répréhensible.

Ici, vous ne verrez pas dans le sieur Corréard un libraire ou un éditeur ordinaire : mais vous y reconnaîtrez l’associé du sieur Bousquet-Deschamps, pour le commerce de la librairie, ou plutôt, pour une entreprise de journaux ; car son prospectus annonçait une brochure politique par jour, c’est-à-dire une feuille quotidienne dans un autre format. En un mot, le