Page:Correspondance apocryphe de saint Paul et des Corinthiens.djvu/10

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pas l’arménien et son collaborateur ne comprenait pas l’allemand ; ce fut donc seulement en italien et en latin qu’ils purent échanger leurs observations philologiques. Il en résulta néanmoins une étude sérieuse du texte et de ses diverses variantes, mais l’ensemble du travail fut compromis par l’idée malencontreuse qu’eut Rinck de défendre l’authenticité des deux lettres, dont personne n’avait parlé depuis Guillaume Whiston le père. Ullman ne s’en crut pas moins obligé de réfuter cette étrange thèse[1].

Il nous faut descendre jusqu’à ces derniers mois pour trouver de nouvelles études sur le texte de 3 Corinthiens. Presque en même temps, à quelques semaines d’intervalle et indépendamment l’un de l’autre, deux savants allemands viennent de consacrer à cet apocryphe des travaux fort importants et du plus haut intérêt.

Le premier en date, M. P. Vetter, jeune théologien catholique du Wurtemberg qui vient d’être nommé professeur à l’Université de Tubingue, a publié dans le dernier cahier de l’année 1890 de la Theologische Quartalschrift le premier article d’une étude intitulée : « La troisième épître apocryphe aux Corinthiens ; traduction nouvelle et essai sur son origine. » L’auteur indique ses conclusions dès la première page : « Cette correspondance apocryphe a été composée en Syrie, probablement à Édesse, vers l’an 200, sous le règne du roi Abgar VIII et l’épiscopat de Palout, pour combattre la doctrine du gnostique Bardesane d’Édesse. » Nous n’avons pas encore reçu la suite du travail où cette thèse si nettement formulée doit être démontrée. Mais la première partie est celle qui nous intéresse le plus aujourd’hui. Elle comprend : 1o une traduction nouvelle de l’arménien, faite sur un texte critiquement établi d’après les manuscrits déjà énumérés, plus un manuscrit de Paris et le commentaire de S. Éphrem que M. Vetter a signalé le premier, bien qu’il soit imprimé depuis 1836 ; 2o une traduction fort soignée de ce commentaire. Il est bien regrettable que le manque de caractères ait empêché M. Vetter de nous donner dans la langue originale

  1. Heidelberger Jahrbücher der Literatur, 1823, Heft 6.