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de la version latine sera facilitée par une traduction du texte arménien, mieux conservé que le latin, mais qui nous offre selon toute apparence une recension plus moderne de l’original.


I


La correspondance des Corinthiens avec saint Paul se trouve dans presque tous les exemplaires manuscrits de la Bible arménienne, dans le plus grand nombre à la fin des quatorze épîtres de Paul, dans quelques-uns immédiatement après la seconde épître aux Corinthiens[1]. C’est cette dernière place qu’elle occupe dans la traduction arménienne des commentaires de saint Éphrem sur le Nouveau Testament[2]. Si l’authenticité de cette partie des commentaires d’Éphrem peut donner lieu à discussion[3], en revanche il n’est guère contestable que le texte de 3 Corinthiens qui y est partiellement reproduit paraît plus ancien que celui des manuscrits bibliques. Malgré le haut patronage qui aurait été accordé à notre apocryphe par le prince des commentateurs syriens, on n’a relevé jusqu’à présent aucune citation de ce document dans les écrits syriaques[4] et fort peu dans la littérature arménienne[5].

  1. Zohrab, dans la préface de l’Appendice à la Bible arménienne de Venise, 1805.
  2. Œuvres de S. Éphrem (traduction arménienne ancienne), Venise, 1836, t. III, p. 116-123.
  3. Le commentaire semble avoir été rédigé sur le texte arménien. Il manque dans le manuscrit du commentaire sur les épîtres de Paul conservé à la bibliothèque patriarcale d’Etschmiadzin.
  4. La citation d’Aphraat signalée par Zahn (Geschichte des neutestamentlichen Kanons, II, 1, p. 561) est au moins douteuse.
  5. Rinck, ou plutôt le P. P. Aucher (voir plus bas), a relevé en tout trois citations se rapportant au même verset de l’épître aux Corinthiens (v. 11). La seule qui pourrait avoir de l’importance, si la source en était authentique, est celle qui serait empruntée à un discours de saint Grégoire l’Illuminateur aux néophytes (commencement du ive siècle). Mais le passage est si mal indiqué par Rinck (Sendschreiben u. s. w., p. 14) que M. Vetter, qui a pris la peine de vérifier, ne l’a pas trouvé dans les Discours, d’ailleurs supposés, de saint Grégoire. La citation existe cependant,