Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/101

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„ ceſſeroit. „ Cela piqua ma curioſité et je l’engageai à me la dire, elle ſe fit un peu prier, mais enſuite elle céda à mes déſirs et me raconta les aventures, comme je te les tranſcris.

“ Je ſuis (me dit-elle) la fille d’un riche négociant de Lyon ; mon pere s’occupoit de ſon commerce, et ma mere me donnoit tous ſes ſoins. Hélas ! pour mon malheur le ciel me l’enléva que je n’avois encore que treize ans. Je la regrétai bien ſincérement : que depuis j’ai donné de larmes à ſa mémoire !

„ Il y avoit deux ans que j’avois perdu ma mere, lorſque mon pere me mena à un bal que donnoit un de ſes amis. L’aſſemblée étoit nombreuſe et des plus brillantes. Comme la nature m’a douée de quelques agrémens, et que j’étois miſe avec la plus grande élégance, en arrivant je fis ſenſation et tous les


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