Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/102

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„ regards ſe fixerent ſur moi. C’étoit à qui danſeroit avec moi, en un mot, toutes les attentions étoient pour moi. Mon amour propre fût flatté d’une telle préférence, et je ne voyois pas ſans plaiſir le dépit que cela cauſoit aux femmes. Le Marquis de *** fut le plus empreſſé auprès de moi. C’étoit un jeune homme de vingt-cinq ans d’une taille au-deſſus de la médiocre ; d’une figure charmante, ayant des yeux vifs et plein d’une feinte tendreſſe qui ſavoit ſéduire : qui plus que moi a connu le pouvoir de leurs charmes ! je n’avois pas encore ſenti mon cœur ; mais il me parla auſſitôt. Un feu brûlant s’empara de mes ſens, je jettois ſans ceſſe les yeux ſur le marquis, ſi les miens rencontroient les ſiens, je les baiſſois, et une rougeur ſubite s’emparoit de mon viſage :