Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/104

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„ ſans que perſonne s’en apperçût, me diſant du ton le plus tendre que ſon ſort dépendoit de moi. Je fis la folie de le prendre. Dès que je fus rentrée dans mon appartement, je dévorai ce fatal billet ; il étoit écrit avec de feu ; le Marquis m’aſſuroit du plus violent amour, et que ſes vues étaient légitimes. Il me prioit de lui faire une réponſe, et m’indiquoit le moyen de la lui faire parvenir en la jettant par ma fenêtre, lorſqu’il viendroit à onze heures me donner une ſérénade ; afin que je puiſſe ouvrir ma croiſée, ſous le prétexte de mieux entendre la muſique.

„ Je n’aurois jamais dû répondre ; mais à mon âge, ſans expérience et brûlante d’amour étois-je capable de réflexion, et pouvois-je imaginer qu’il eſt des barbares qui