Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/103

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„ mais bientôt ils étoient occupés à le rechercher. Je me retirai du bal brûlante d’amour, et l’image du Marquis, gravée dans mon cœur, et de la nuit il me fut impoſſible de fermer l’œil, j’étois dans une agitation continuelle, et je revis le jour avec inquiétude. La matinée me fut inſupportable ; j’étois conſumée par un feu dévorant : Hélas, pour mon malheur, quand je deſcendis pour dîner, je trouvai le Marquis, qui était venu voir mon pere ſous prétexte de fourniture pour ſon Régiment, et avoit été engagé à reſter. Il me combla d’éloges et me dit qu’il ſe félicitoit beaucoup d’avoir danſé avec moi, et ne l’oublieroit de la vie ; mais ce qui en diſoit davantage, étoit le langage expreſſif de ſes yeux. En ſortant de table il me gliſſa un billet dans la main,

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