Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/115

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flattée de vivre ſous les loix d’un Sultan tel que vous. Non, me dit-il, ce ſera moi qui vivrai ſous les vôtres. Vous êtes trop galant, dis-je alors. Il ſe jeta auſſitôt à mes genoux, me preſſa, me conjura avec tant de douceur et d’inſtances de lui accorder mes faveurs, que mon cœur ſenſible ne pouvant y réſiſter, il devint heureux ; et, ce qu’il y a de mieux encore, c’eſt que je partageai réellement ſon ivreſſe et ſes plaiſirs, ce qui, comme tu ſais, nous arrive rarement. Si tu l’avois vu, ma chere Eulalie, après ces délicieux momens, il ne ſe poſſédoit plus, il couvroit toutes les parties de mon corps de ſes baiſers, me donnoit les noms les plus tendres et m’aſſuroit qu’il n’avoit goûté de ſa vie un auſſi grand plaiſir. Revenu du délire amoureux dans lequel il étoit tombé, il me dit qu’il étoit entierement réſolu de vivre avec