Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 114 )


Auſſitôt à peine éveillée, elle eſt ſautée en chemiſe hors de ſon lit et s’eſt jettée à mes pieds en me demandant pardon. Je lui dis que ſi elle aimoit mieux, je lui offrois l’arme blanche. Elle m’a renouvellé ſes excuſes. Alors, prenant un ton de grandeur, je l’ai traitée de lâche et ſortant une poignée de verges de deſſous mon habit, je l’ai obligée de ſe trouſſer et l’ai étrillée d’une belle maniere. Il y paroîtra plus de quinze jours. Enſuite je ſuis allé conter mon exploit à diverſes de mes connoiſſances et maintenant, pendant qu’on me coëffe, je m’empreſſe d’en faire part à ma chere amie. J’irai ce ſoir à la redoute chinoiſe pour en repandre la nouvelle. Je veux que la premiere fois qu’Urbain y paroîtra on l’appelle le cul fouetté. Je gage qu’en liſant cette lettre, tu diras : ah ! je reconnais bien mon eſpiégle. Cependant